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Philosopher dans nos villages… pour s’ouvrir, s’étonner, grandir !


La philosophie et les arts sont deux modes de la pensée qui résultent d’un même étonnement, d’un même questionnement. Les premiers philosophes étaient à la recherche de la vie heureuse, et on philosophait dans la rue, dans la vie. L’art n’était pas non plus séparé du quotidien des hommes.

Aujourd’hui, le mot philosophie fait peur et on décrète hâtivement qu’elle ne sert à rien, quand l’art contemporain est devenu incompréhensible pour le commun des mortels.

Pourtant, la philosophie et les arts ouvrent notre regard sur le monde d’une toute autre façon que le consumérisme. Ils nous aident à prendre le recul nécessaire dans notre rapport au temps, offrant l’occasion de le suspendre pour laisser place à la pensée et au plaisir qui l’accompagne.

Car oui, philosopher c’est mettre en mouvement la pensée et dévoiler sa créativité qui est une source d’énergie vitale. Philosopher c’est retrouver une liberté oubliée. Philosopher c’est parvenir à nous étonner du monde et à cultiver cette capacité à nous questionner. Bref, à mieux vivre et à avancer.

Et s’il est facile de trouver dans les grandes villes des lieux où philosopher, c’est moins vrai dans nos campagnes. Et pourtant bien sûr, souvent sans le savoir, nous en avons tous besoin !

Voilà pourquoi l’association PhiloZ’arts s’attache à promouvoir et développer la pratique de la philosophie et la rencontre des arts en milieu rural à partir de propositions ouvrant sur des échanges vivants, ouverts et stimulants.

Invitation à la philosophie – Laurence Manesse Cesarini, essayiste, professeur de philosophie.

Ces conférences débat s’adressent à un public non initié (aucune culture philosophique n’est requise). Les philosophes abordés ou les sujets de réflexion font l’objet d’une présentation à la fois simple et précise. La finalité est d’inviter chacun à se questionner, à découvrir la philosophie comme pratique, à s’ouvrir au dialogue philosophique et à désirer aborder sereinement les textes de manière autonome.

Le déroulement : environ 1/2 heure de présentation, s’appuyant sur des extraits de textes remis aux participants à leur arrivée, puis ouverture de la discussion. La durée estimée varie entre 1h15 et 2h.

Quelques exemples de thèmes abordés : La philosophie dans la vie au XXIème siècle – Les philosophes de l’Antiquité ont-ils quelque chose à nous apprendre quant à la vie heureuse ? – Et si Epicure revenait, que nous dirait-il ? – Quand les philosophes nous invitent à regarder la terre du point de vue des étoiles – A la rencontre d’un philosophe (Kant, Bergson, Epictète… tous les philosophes peuvent être abordés) – L’art et le beau, amis ou ennemis ? Que suis-je, qui suis-je ? Internet et google changent-il notre regard sur le monde ? Autrui, ami ou ennemi ? Pourquoi sommes-nous là ou l’histoire de l’humanité a-t-elle un sens ? Epicure aurait-il rencontré Confucius ?… la liste est sans fin !

Nous essayons autant que possible d’inviter un artiste à l’occasion des rencontres dont les œuvres accompagnent notre propos. C’est en général très apprécié et le lien est beaucoup plus facilement entre art et philosophie, mais encore c’est l’occasion de discuter directement avec le ou les artistes qui nous font l’amitié de se joindre à nous.

Pour nous contacter, vous avez le choix :

Téléphone : 01 60 55 58 18

Courriel : philozarts@gmail.com

Courrier : Philozarts, 40, rue des Sablons – 77760 Larchant

ou directement sur le Site !

Informations administratives : Cette association a pour but de favoriser, développer et promouvoir l’accès et la pratique et de la philosophie et des arts en milieu rural. Parution au J.O. : 8 juin 2013 –  N° d’annonce : 1464. N° de déclaration : D 51776677880. SIREN : 793 652 447. SIRET : 793 652 447 00012

 

 

Apéro Philo Larchant le 15 février à 11h – Du désir, de l’amour et de l’amitié – 1

 

 deux chaises DESIR, AMOUR et AMITIE 

Photographie Janine Mignot

 

avec Laurence Manesse Cesarini (essayiste, professeure de philosophie) pour la philo et Janine Mignot (photographe) pour les photos !

Philosopher dans nos villages… pour s’ouvrir, s’étonner, grandir !

Vous avez dit désir ? mais encore…  Il y a désir et désir… désir de l’autre… désir de gloire… désir de reconnaissance… désir de liberté… s’agit-il toujours de la même chose ?

Platon (427-347 av. J.-C.) propose une critique radicale du désir qu’il appelle « désir appétit » quand Epicure (342-270 av. J.-C.) nous donne la recette du bonheur en hiérarchisant les désirs. Il faudra renoncer aux désirs vains pour se donner les moyens d’être heureux :

« Il faut se rendre compte que parmi nos désirs les uns sont naturels, les autres vains, et que parmi les premiers il y en a qui sont nécessaires et d’autres qui sont seulement naturels. Parmi les nécessaires, il y en a qui le sont pour le bonheur, d’autres pour la tranquillité continue du corps, d’autres enfin pour la vie même. Une théorie non erronée de ces désirs sait en effet rapporter toute préférence et toute aversion à la santé du corps et à la tranquillité de l’âme puisque c’est là la perfection même de la vie heureuse. Car tous nos actes visent à écarter de nous la souffrance et la peur. Lorsqu’une fois nous y sommes parvenus, la tempête de l’âme s’apaise, l’être vivant n’ayant plus besoin de s’acheminer  vers quelque chose qui  lui manque, ni de chercher autre chose pour parfaire le bien-être de l’âme et celui du corps. (…) Et c’est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie. »   Epicure, Lettre à Ménécée

Spinoza (1632-1677) va plus loin puisqu’il affirme que le désir est essence même de l’homme.

« Chaque chose, autant qu’il (il = le conatus = effort d’une chose pour persévérer dans son être) est en elle, s’efforce de persévérer dans son être. (…)

Cet effort, quand il se rapporte à l’âme seule, est appelé volonté, mais, quand il se rapporte à la fois à l’âme et au corps est appelé appétit ; l’appétit n’est par là rien d’autre que l’essence même de l’homme, de la nature de laquelle suis nécessairement ce qui sert à sa conservation ; et l’homme est ainsi déterminé à le faire. De plus, il n’y a nulle différence entre l’appétit et le désir, sinon que le désir se rapporte généralement aux hommes, en tant qu’ils ont conscience de leurs appétits, et peut, pour cette raison se définir ainsi : le désir est l’appétit avec conscience de lui-même.

Il est donc établi par tout cela que nous ne nous efforçons à rien, ne voulons, n’appétons ni ne désirons aucune chose, parce que nous la jugeons bonne ; mais, au contraire, nous jugeons qu’une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle, la voulons, appétons et désirons. »             Spinoza, Ethique

 

Et pour Rousseau (1712-1778) celui qui ne désire plus ne peut pas être heureux !

« Malheur à celui qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère, et l’on n’est heureux qu’avant d’être heureux. En effet, l’homme avide (mû par le désir) et borné (têtu et d’intelligence limitée), fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu’il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion. Mais tout ce prestige disparaît devant l’objet même ; rien n’embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figure point ce qu’on voit ; l’imagination ne pare plus rien de ce qu’on possède, l’illusion cesse où commence la jouissance. Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d’être habité et tel est le néant des choses humaines, qu’hors l’Etre existant par lui-même (Dieu) il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas.

Si cet effet n’a pas toujours lieu sur les objets particuliers de nos passions, il est infaillible dans le sentiment commun qui les comprend toutes. Vivre dans peine n’est pas un état d’homme ; vivre ainsi c’est être mort. Celui qui pourrait tout sans être Dieu, serait une misérable créature ; il serait privé du plaisir de désirer ; toute autre privation serait plus supportable. »                                        Rousseau, La Nouvelle Héloïse

Marx enfin (1818-1882) nous explique que nous désirons parce que nous nous comparons aux autres.

« Qu’une maison soit grande ou petite, tant que les maisons d’alentour ont la même taille, elle satisfait à tout ce que, socialement, on demande à un lieu d’habitation. Mais qu’un palais vienne s’élever à côté d’elle, et voilà que la petite maison se recroqueville pour n’être plus qu’une  hutte. (…) nos besoins et nos jouissances ont leur source dans la société ; la mesure s’en trouve donc dans la société, et non dans les objets de leur satisfaction. Etat d’origine sociale, nos besoins (besoins sociaux = désirs) sont relatifs par nature. »                                                                                        Marx, Travail salarié et capital, 1849

Qu’allons nous faire de tout ça ? Nous en avons parlé ensemble….

Voici l’apéro philo en images !

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Salle Chatenoy – Larchant

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Pendant et après les festivités… une ambiance toujours agréable et chaleureuse ! l’important restant de parvenir à philosopher.. mais ensemble !