Nous avons aussi besoin de vous

D’abord tous nos remerciements aux adhérents de PhiloZarts qui restent fidèles d’une année sur l’autre et à ceux qui nous rejoignent.

_JM05186La petite association PhiloZarts a besoin de votre soutien pour organiser et diversifier ses actions en vue de rendre accessible à tous la philosophie et les arts.

 

Comment nous soutenir ?

A l’occasion des différentes rencontres ici ou ailleurs, l’association propose des marque-pages, des photographies format cartes postales… et nous espérons poursuivre l’édition de notre bulletin regroupant un compte-rendu des différentes rencontres.

L’adhésion fait évidemment partie de ces manières de nous soutenir avec l’avantage de vous faire entrer dans la liste de diffusion des informations diverses et l’envoi du « doc participant » avant les rencontres.

Les adhérents bénéficieront bien évidemment d’une priorité de participation et d’un tarif préférentiel.

Enfin, comme pour toutes les associations, il est toujours possible de faire des dons… mais aussi de participer à l’invention de nouvelles formules et rencontres !

Comment adhérer ? Lors des différents RV, il y a toujours à votre disposition des bulletins d’adhésion. Pour une personne 10 euros, pour une famille 15 euros. Sinon vous pouvez toujours adresser votre participation (chèque) en précisant vos noms, adresse postale et adresse courriel, éventuellement votre numéro de téléphone, à

PhiloZarts – 40, rue des Sablons – 77760 Larchant

 

D’avant merci à tous,

PhiloZartistiquement Vôtre,

Toute l’équipe PhiloZarts

Parlez-moi de Liberté !

_JM05194C’était à Larchant, nous nous sommes retrouvés plus de 50 autour de la question de la liberté… beau sujet !

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Une très jolie exposition des photos de Janine Mignot nous accompagnait.

 

13Les fenêtres s’ouvrent et nous laissent nous échapper un peu… idée ou illusion de liberté ?

12A peine l’homme aura tourné le dos, la nature reprend ses droits. Silencieuse et souveraine, n’incarne-t-elle pas la liberté même ?

01Après une ballade entre les propositions de nos anciens, Epictete en tête, une ballade par le libre-arbitre avec Descartes et la conception kantienne de la liberté conditionnée à la morale et l’idée de la liberté comme autonomie ou faculté de se déterminer soi-même, nous nous sommes demandé si finalement, LA faculté de LA liberté ne serait pas, plutôt que la Raison… l’Imagination !

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Les discussions furent très intéressantes et nous nous sommes engagés à répondre… un jour… à la question :

Est-ce que penser la valeur de l’imagination quant à la liberté ne relèverait pas d’une croyance ?

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Y a-t-il de l’indicible – 12 Mars à 10h30 – Bibliothèque de Nemours

_JM05335Robert Antelme écrivait en 1947 l’avant propos de son unique livre L’espèce humaine. En voici un extrait :

« Dès les premiers jours cependant, il nous paraissait impossible de combler la distance que nous découvrions entre le langage dont nous disposions et cette expérience que, pour la plupart, nous étions encore en train de poursuivre dans notre corps […] Cette disproportion entre l’expérience que nous avions vécue et le récit qu’il était possible d’en faire ne fit que se confirmer par la suite. Nous avions donc bien affaire à l’une de ces réalités qui font dire qu’elles dépassent l’imagination. »

_JM05320Et Semprun de son côté affirmait quelques années plus tard dans L’écriture ou la vie :

« Il y aura des survivants, certes. Moi, par exemple. Me voici survivant de service, opportunément apparu devant ces trois officiers d’une mission alliée pour leur raconter la fumée du crématoire, l’odeur de chair brûlée, les appels sous la neige, les corvées meurtrières, l’épuisement de la vie, l’espoir inépuisable, la sauvagerie de l’animal humain, la grandeur de l’homme, la nudité fraternelle et dévastée du regard des copains.
Mais peut-on raconter ? Le pourra-t-on ? »
« Le doute me vient dès ce premier instant.
Nous sommes le 12 avril 1945, le lendemain de la libération de Buchenwald. L’histoire est fraîche, en somme. Nul besoin d’un effort de mémoire particulier. Nul besoin non plus d’une documentation digne de foi, vérifiée. C’est encore au présent, la mort. Ca se passe sous nos yeux, il suffit de regarder. Ils continuent de mourir par centaines, les affamés du Petit Camp, les Juifs rescapés d’Auschwitz.
Il n’y a qu’à se laisser aller. La réalité est là, disponible. La parole aussi. »
« Pourtant, un doute me vient sur la possibilité de raconter. Non pas que l’expérience vécue soit indicible. Elle a été invivable, ce qui est tout autre chose, on le comprendra aisément. Autre chose qui ne concerne pas la forme d’un récit possible, mais sa substance. Non pas son articulation, mais sa densité. »

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Nombre de livres de témoignages ont été publiés. Nous ont-ils transmis autre chose que des faits ? Le langage a-t-il le pouvoir de dire l’expérience dans sa vérité… ou lui faut-il le recours à l’art… à cette forme particulière de l’imagination quand elle se fait création ?

En 1947, cette revue était publiée par les édition Michel de Romilly regroupant les dessins de Léon Delarbre, artiste résistant revenu des camps :

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img252Les intellectuels ne sont parvenus à prendre possession de cet « événement » que 20 ans plus tard… Il aura fallu tout ce temps de rumination pour saisir et pour en dire quelque chose ! Pourquoi ? Parce que l’événement était traumatique ? Parce que personne n’y croyait ? Parce qu’il y a de l’indicible et qu’il faut parvenir à le dire malgré tout ? Peut-être toutes ces raisons à la fois !

Pourtant, Jacques Rancière dans son article “S’il y a de l’irreprésentable” in L’art et la mémoire des camps, représenter, exterminer affirme ceci :

« […] l’usage inflationniste de la notion d’irreprésentable et de toute une série de notions auxquelles elle se connecte volontiers : l’imprésentable, l’impensable, l’intraitable, l’irrachetable, etc. Cet usage inflationniste fait en effet tomber sous un même concept et entoure d’une même aura de terreur sacrée toutes sortes de phénomènes, de processus et de notions, qui vont de l’interdit mosaïque de la représentation à la Shoah, en passant par le sublime kantien, la scène primitive freudienne, le Grand Verre de Duchamp ou le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch. »

Plus loin il compare l’écriture de Robert Antelme à celle de Flaubert, montrant ainsi que l’écriture concentrationnaire n’a pas trouvé son mode propre.

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