CONFINEMENT/DECONFINEMENT,pandémie mondiale… et après ?

Photo Janine Mignot

Nous voici encore pris dans cette bien curieuse époque sous le signe d’une pandémie mondiale. Nous avons été confinés, puis déconfinés, puis reconfinés en partie… Selon les uns ce confinement-déconfinement était une atteinte à nos libertés, le port du masque également, les interdictions de regroupements idem, les fermetures des cinémas, restaurants, bars etc. tout pareil ! Nous avons appris à garder nos distances, à travailler à distance ce qui a impliqué pour certains la découverte et l’utilisation des nouvelles techniques de communication…

Certains ont crié « au secours, rupture du lien social » d’autres « au joie, enfin tranquille pour organiser mon rythme de travail ».  Bref, dans la vraie vie, personne ne semble se mettre d’accord. Fort bien… Voyons si la philosophie peut nous aider à comprendre ce qui est arrivé, et ce qui arrive encore avec la Covid-19 !

Premier avertissement : la philosophie a besoin de temps et… de recul ! Or nous sommes toujours pris dans l’événement ! Comment parvenir à prendre une certaine distance quand nous sommes au cœur même de ce qui arrive ? Voici le défi du jour !j

Avril 2020 – Julia Sini

Souvenons-nous de la petite phrase d’André Comte-Sponville : « Laissez-nous mourir comme nous voulons ! » Assurément oui, cette revendication nous pouvons la défendre, mais sortie de son contexte ! Ce serait la question du droit à une mort digne. Ce n’est pas cette question qui est en jeu avec la Covid-19.

Souvenons-nous aussi de la position d’Edgard Morin, qui ouvre sans doute davantage sa réflexion au collectif : « Nous subissons un confinement physique mais nous disposons des moyens de communiquer en paroles (phone) images (vidéophone, Skype) textes (mails) et nous disposons de radio et tv qui nous mettent en communication avec autrui et avec le monde ; au stade actuel, en réaction à l’enfermement, nous nous sommes ouverts, plus attentifs et solidaires les uns aux autres.

Carnet d’un voyage immobile – Avril 2020 – Jeanne Papa

La vie de couple ou de famille se bonifie, sauf chez les couples infernaux. Ce sont les solitaires sans phone ni télé, et surtout les non confinés, c’est-à-dire les sans-abris, qui sont les victimes absolues du confinement d’autant plus qu’ils sont oubliés du pouvoir et des médias. »

Deuxième avertissement : Pensons bien, dans nos réflexions, à distinguer la sphère privée de la sphère publique, l’individuel et le collectif…

Troisième avertissement : Si nous parlons de liberté précisons le sens que nous lui donnons. La liberté de mouvement fut contrariée, mais au-delà qu’en a-t-il été de notre liberté de penser par exemple ?

Aujourd’hui nous nous proposons la question suivante : La Covid-19 fait-elle évènement dans l’histoire des hommes. Cette pandémie mondiale, soutenue par la mondialisation précisément, aura-t-elle changer notre regard sur le monde et sur nous-mêmes ? Nous en appellerons à Kant pour commencer par répondre à un problème préalable : qu’est-ce qu’un évènement dans l’histoire des hommes ?

L’IA ou l’intelligence artificielle…. que nous arrive-t-il exactement ?

Une très jolie rencontre pleine de questions… et de réponses en attente ! Une nouvelle séance sur le même thème est à programmer en 2019.

Nous avons commencé par identifier et différencier 4 types d’intelligence : l’intelligence artificielle (celle des programmes) l’intelligence naturelle (celle des vivants en général, et des animaux en particulier) l’intelligence biologique (celle des neurologues, le cerveau et ses connexions électriques) et l’intelligence humaine.

Nous avons ensuite tenté d’identifier la source de nos peurs face à l’accélération et les investissements impressionnants autour de l’intelligence artificielle… plusieurs pistes sont ouvertes !

Fut évidemment évoquée notre perte de contrôle sur les objets techniques…

Bref, un débat à poursuivre !

Dimanche 13 mai à 11h à la Sablonnière Larchant

Ce que je perçois, est-ce bien le réel ?

Par Laurence Manesse Cesarini, professeur de philosophie, essayiste

PERCEVOIR, c’est quoi au juste ? Percevoir est-ce voir ? Ce que je vois n’est-il pas souvent le fruit de mes désirs ? Cet homme sur la photo, que voit-il ? Ce qui est ou ce qu’il imagine être ?

photo Cyril de Ricou

Quant au REEL, qu’est-il d’autre que ce qui est ?

Si la connaissance des choses suppose un objet stable, la réalité des choses ne saurait s’identifier à leur apparence sensible, toujours changeante ! La réalité devrait nous donner les choses telles qu’elles sont en elles-mêmes et pas seulement telles qu’elles nous apparaissent !

Voici le petit voyage en philosophie que nous vous proposons ce dimanche à Larchant….. Nous croiserons Platon, Descartes, Alain sans doute et surtout… nos différents regards !

Vous y espérant….

 

 

Rêve, solitude et isolement – le 18 février 2018, 11h à Larchant

Chers amis de la philosophie et des arts,

Je vous remercie de bien vouloir excuser l’annulation de la rencontre du dimanche 28 janvier dernier qui devait être consacrée au thème de la solitude et de l’isolement. Notre prochain rendez-vous est prévu le 18 février à 11h – salle de la Sablonnière à Larchant – qui nous permettra de réfléchir à l’influence de nos rêves quant au déroulement de notre vie, et donc de nos choix. Cependant nous pourrons peut être mêler rêve, solitude et isolement… pourquoi pas !

Cette séance sera un peu exceptionnelle puisque nous vous proposerons de passer un peu plus de temps avec nous pour partager un apéritif dinatoire auquel chacun peut participer en apportant une salade, quelques fruits, du fromage… enfin ce que vous voudrez.
Nous enchainerons ensuite sur l’Assemblée Générale de l’association qui nous permettra de vous présenter ses différentes activités et ses projets.

Au plaisir de vous retrouver
La petite équipe de Philozarts

L’homme et la nature, curieux rapport !

 

Dimanche 9 avril, jour de soleil un peu trop généreux pour la saison, PhiloZarts et ses amis ont planché sur le rapport entre l’homme et la nature, le tout au milieu d’une exposition de lithographies d’Orchidées absolument remarquable et les photos de Janine Mignot… ce sont toujours des moments qui nous permettent d’échanger réflexions et pensées multiples et variées. Voyage dans le temps pour saisir ce rapport homme/nature. Aristote qui attribuait une « âme » comme souffle de vie à tout corps vivant, végétal, animal et humain ; l’Ancien Testament qui nous enjoint de prendre possession du monde et de tout ce qui l’habite ; Descartes qui nous invite à devenir « maître et possesseur de la nature » et propose le programme de ce que nous connaissons aujourd’hui à travers les technosciences ; Descartes encore qui présente sa théorie de l’animal machine ; Bataille et l’idée que l’homme opère une double négation, de sa propre nature par le biais de l’éducation, et du monde donné par le biais de la technique ; Heidegger qui pointe l’évolution de notre regard sur la nature que nous ne percevons plus que comme immense réserve d’énergie que nous nous approprions selon nos besoins et non plus pour elle-même ; Hans Jonas qui invite à repenser notre responsabilité face au monde et aux générations à venir et finalement Rousseau qui nous rappelle que la nature est sans doute la plus belle source de bonheur !… tous ces éclairages nous ont donné à penser et surtout… à repenser notre rapport au monde, à la nature et à l’animal !… dans une ambiance chaleureuse et studieuse !
Le prochain rendez vous ce sera le 14 mai autour de la question « La photographie est-elle un art ? »

Janine Mignot
Janine Mignot

Extrait de la Genèse – Ancien testament :

« Dieu dit : ʺfaisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance et qu’il soumette les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur ta terre !ʺ

Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il est créa.

Dieu les bénit et Dieu leur dit : ʺSoyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur ta terre !ʺ ». 

Ainsi donc nous voici désignés pour devenir « maître et possesseur de la nature » comme le dira Descartes, dans le Discours de la méthode :

« Car [ces connaissances] m’ont fait voir qu’il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu’au lieu de cette philosophie spéculative, qu’on enseigne dans les écoles, on peut en trouver une pratique, par laquelle connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. Ce qui n’est pas seulement à désirer pour l’invention d’une infinité d’artifices, qui feraient qu’on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s’y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie. »

Petite Bibliographie

René Descartes (1596-1650) Discours de la méthode

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) Les rêveries du promeneur solitaire, Folio, Gallimard

Martin Heidegger (1889-1976) Essais et conférences, coll. Tel, ed. Gallimard

Frédérique de Towarnicki, Martin Heidegger, Souvenirs et chroniques, Bibliothèque Rivages