Larchant Dimanche 11 octobre 11h – L’amour, passion, illusion, affection, raison ?

Ce sera le dernier volet de la trilogie Désir, Amour et Amitié.

Nous voyagerons avec Platon qui nous explique l’origine de l’amour… mais aussi ce qu’il doit être…

Rousseau nous emmènera visiter le passage de l’amour de soi à l’amour propre…

Et nous chercherons quand même à comprendre ce que nous pouvons supposer être l’amour finalement !

La mémoire….. le 5 juillet à Larchant…. c’était franchement intéressant !

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juste avant de commencer, salle Chatenoy à Larchant….

Une très jolie séance accompagnée des collages de Sylvia Guérin Harvois et des photographies de Janine Mignot… qui semblent parler le même langage !

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L’accueil….

LA mémoire… ne peut-on penser différents types de mémoire ? Nous avons évoqué la diversité des rapports entre la mémoire et… récit, temps, histoire, politique, imagination, conscience, préconscient, inconscient, passion, souvenir… oubli !

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collage Sylvia Guérin Harvois

En effet, la mémoire peut-elle se réduire à une réserve de traces laissées par l’expérience qu’il nous faudrait à chaque fois faire revenir à la conscience, autrement dit, ne serait-elle qu’accumulation de souvenirs ?

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Photographie Janine Mignot
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Laurence Manesse Cesarini… présentation

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Collage Sylvia Guérin Harvois

« […] on pourrait se représenter deux mémoires théoriquement indépendantes. La première enregistrerait, sous forme d’images-souvenirs, tous les événements de notre vie quotidienne à mesure qu’ils se déroulent ; elle ne négligerait aucun détail ; elle laisserait à chaque fait, à chaque geste, sa place et sa date. Sans arrière-pensée d’utilité ou d’application pratique, elle emmagasinerait le passé par le seul effet d’une nécessité naturelle. Par elle deviendrait possible la reconnaissance intelligente, ou plutôt intellectuelle, d’une perception déjà éprouvée ; en elle nous nous réfugierions toutes les fois que nous remontons, pour y chercher une certaine image, la pente de notre vie passée. » Bergson, Matière et mémoire

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Collage Sylvia Guérin Harvois

Ne pourrait-on pas penser une mémoire constitutive du temps ? N’est-elle pas la faculté qui nous permet en effet de relier entre eux les instants qui se succèdent pour maintenir une continuité entre eux, et donc élaborer le temps ?

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Photographie Janine Mignot

« Car un nombre constitué par des intervalles de temps, si la mémoire ne vient pas à notre aide, ne peut absolument pas être jugé par nous. Si brève  que soit une syllabe, du moment qu’elle commence et finit, elle a son début en un temps et sa fin en un autre. Elle est donc elle-même entendue en un laps de temps, si petit soit-il, et elle se tend de son début vers son milieu, vers son terme… Aussi, même pour entendre la plus brève syllabe, nous faut-il l’aide de la mémoire, pour qu’en cet instant ou résonne non plus le début, mais la fin de la syllabe le mouvement produit par le début perdure dans l’âme. Sinon, nous pouvons dire que nous n’avons rien entendu. » Saint Augustin, La musique, VI

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collage Sylvia Guérin Harvois

Mais encore, la mémoire ne serait-elle pas ce qui nous permet de nous reconnaître nous-même tout à travers le temps justement ? Pouvoir se souvenir de notre passé c’est toujours se rapporter à soi. Que nous arrive-t-il quand nous perdons la mémoire ? L’angoisse qui en résulte n’est-elle pas celle de la perte du moi ?

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Photographie Janine Mignot

« Car puisque la conscience accompagne toujours la pensée, et que c’est là ce qui fait que chacun est ce qu’il nomme soi-même, et par où il se distingue de toute autre chose pensante : c’est aussi en cela seul que consiste l’identité personnelle, ou ce qui fait qu’un être raisonnable est toujours le même. Et aussi loin que cette con-science (on pourrait dire notre mémoire) peut s’étendre sur les actions ou les pensées déjà passées, aussi loin s’étend l’identité de cette personne : le soi est présentement le même qu’il était alors ; et cette action passée a été faite par le même soi que celui qui se la remet à présent dans l’esprit. » Locke, Essai sur l’entendement humain

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Photographie Janine Mignot

Si donc la mémoire a d’abord été pensée comme une des grandes facultés de l’âme – Saint Augustin parlait de « la trinité intérieure : mémoire, volonté et intelligence », la mémoire a aussi eu pour fonction d’assurer le maintien de la chaîne de transmission (la mnémotechnie remonte au 4ème siècle avant J-C.). Elle s’est traduite aussi, sur un plan politique et historique, au 20 siècle par l’idée d’un « devoir de mémoire », devoir moral d’un Etat contre l’oubli collectif (mais y a-t-il une mémoire collective ?) des victimes involontaires.

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Photographie Janine Mignot

Dans un tout autre registre, nous avons fait un bout de route avec Nietzsche qui, avant Freud, pense l’oubli comme une faculté, une vertu bénéfique, protecteur et gardien de la vie… de l’ordre psychique. Il faut savoir fermer les portes et les fenêtres de la conscience pour faire un peu de place au nouveau ! S’il est impossible de vivre sans mémoire, il serait bien difficile de vivre sans oubli. Freud affirme que l’on guérit en se souvenant (faire revenir à la conscience ce qui se niche dans l’inconscient et qui m’empêche de vivre bien) mais que trop de mémoire rend aussi malade. Le préconscient, cette zone de souvenirs qui restent à notre disposition si nous faisons l’effort de les convoquer à la conscience, est aussi une zone de retenue des préoccupations qui nous perturbent.

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Photographie Janine Mignot

Et nous nous sommes attardés sur un passage de Nietzsche, plein de poésie, établissant le lien entre mémoire, oubli et bonheur :

« Dans le plus petit comme dans le plus grand bonheur, il y a quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur : la possibilité d’oublier, ou pour le dire en termes plus savants, la faculté de sentir les choses, aussi longtemps que dure le bonheur, en dehors de toutes perspective historique. L’homme qui est incapable de s’asseoir au seuil de l’instant en oubliant tous les événements du passé, celui qui ne peut pas, sans vertige et sans peur, se dresser un instant tout debout, comme une victoire, ne saura jamais ce qu’est un bonheur et, ce qui est pire, il ne fera jamais rien pour donner du bonheur aux autres. Imaginez l’exemple extrême : un homme qui serait incapable de ne rien oublier et qui serait condamné à ne voir partout qu’un devenir; celui-là ne croirait pas à sa propre existence, il ne croirait plus en soi, il verrait tout se dissoudre en un infinité de points mouvants et finirait par se perdre dans ce torrent du devenir. Finalement, en vrai disciple d’Héraclite, il n’oserait même plus bouger un doigt. Toute action exige l’oubli, comme la vie des êtres organiques exige non seulement la lumière mais aussi l’obscurité. Un homme qui ne voudrait sentir les choses qu’historiquement serait pareil à celui qu’on forcerait à s’abstenir de sommeil ou à l’animal qui ne devrait vivre que de ruminer et de ruminer sans fin. Donc, il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l’animal, mais il est encore impossible de vivre sans oubli. Ou plus simplement encore, il y a un degré d’insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit au vivant et qui finit par le détruire, qu’il s’agisse d’un homme, d’un peuple ou d’une civilisation. » Nietzsche, Considérations inactuelles.

 _JM00268[1]Et finalement…. on discute ! (à gauche Sylvia Guérin Harvois)

Toutes les photographies de cet apéro philo ont été prises par Janine Mignot que nous remercions.

Vous avez dit Bonheur ! C’était le 20 juin à la bibliothèque de Nemours

Vous avez dit Bonheur à la Bibliothèque de Nemours le 20 juin
Vous avez dit Bonheur à la Bibliothèque de Nemours le 20 juin
Discussion avec l'artiste
Discussion avec l’artiste
La présentation philo... avant la discussion.
La présentation philo… avant la discussion.
Très jolie rencontre...
Très jolie rencontre…

S’il est un penseur pessimiste, c’est bien Schopenhauer ! Alors pourquoi visiter le bonheur en sa compagnie ? Parce que justement, il est pessimiste et s’il envisage 50 règles pour être heureux c’est bien que, malgré tout, il le cherche lui aussi. Outre ses œuvres philosophiques dont la plus importante est Le monde comme volonté et comme représentation, il avait un penchant pour les petits manuels de philosophie pratique, c’est-à-dire liés à la vie et à l’action.

C’est un de ces petits manuels qui nous intéresse (conçu entre 1830 et 1840), puisqu’il porte sur la question de savoir comment être heureux à travers 50 règles, se réclamant de l’épicurisme.

Ce qui nous a donné l’occasion de revisiter sur un mode dialogique la Lettre à Ménécée ! Mais aussi de faire un clin d’œil à Rousseau pour terminer sur une note plus… poétique !

 » Mais s’il est un état où l’âme trouve une assiette assez solide pour s’y reposer tout entière et rassembler là tout son être, sans avoir besoin de rappeler le passé ni d’enjamber sur l’avenir ; où le temps ne soit rien pour elle, où le présent dure toujours sans néanmoins marquer sa durée et sans aucune trace de succession, sans aucun autre sentiment de privation ni de jouissance, de plaisir ni de peine, de désir ni de crainte que celui seul de notre existence, et que ce sentiment seul puisse la remplir tout entière ; tant que cet état dure celui qui s’y trouve peut s’appeler heureux, non d’un bonheur imparfait, pauvre et relatif, tel que celui qu’on trouve dans les plaisirs de la vie mais d’un bonheur suffisant, parfait et plein, qui ne laisse dans l’âme aucun vide qu’elle sente le besoin de remplir.  » Jean-Jacques Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire.

 

L’art et le beau à Souppes c’était le 10 juin 2015

_DSC0040Sous un barnum à la découverte d’une sculpture de Muriel Duret

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Avec Muriel Duret

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La connaissance vise la recherche du vrai, la morale tend vers le bien, et le beau serait la finalité de l’art et  le critère qui nous permettrait de juger de la valeur d’une œuvre d’art. Pourtant, certaines productions artistiques semblent bien se détourner de cette finalité première… d’ailleurs était-elle première ?

 

 

 

Programme 2015

  • Samedi 20 juin à 10h30 – Bibliothèque de Nemours – Vous avez dit bonheur ? Avec les oeuvres et en présence de Sylvia Guerin-Harvois
  • Dimanche 5 juillet à 11h – Apéro Philo à Larchant salle Chatenoy – Question de mémoire – Avec les oeuvres et en présence de Janine Mignot
  • Samedi 12 Septembre – 10h30 à la Bibliothèque de Nemours 2, rue Gaston Darley – Écoutons Le Rire de Bergson !
  • Les 19 et 20 septembre – Art et patrimoine dans Larchant – Expositions de 18 artistes dans des lieux inattendus – Rencontre avec les artistes le samedi à 19 heures
  • Dimanche 27 septembre – 15h à Chateau-Landon dans les jardins de Virginie Descure – rue de France – L’art, l’autre regard
  • Dimanche 11 Octobre – 11h à Larchant Salle Chatenoy – Amour et amitié 3
  • Dimanche 8 Novembre – 11h à Larchant Salle Chatenoy – Avons-nous besoin de rêver ? Avec les œuvres de Tamara Lise et en présence de l’artiste.
  • Samedi 12 Décembre – 10h30 à la Bibliothèque de Nemours – 2, rue Gaston Darley – La peur serait-elle un moteur ?

A la rentrée…. les dates et nouveaux projets en 2016 !

Les thèmes proposés sont toujours susceptibles d’être modifiés en fonction des attentes ou demandes des participants et des artistes !

Apéro Philo à Larchant – 31 mai – Art et technique ou la métamorphose du geste

Si on peut admettre que c’est dans l’art que la vérité d’une époque se manifeste, si on accepte l’idée que les nouvelles technologies et les progrès fulgurants qu’elles connaissent nous déterminent d’une certaine manière, n’est-il pas dans l’ordre des choses que les artistes s’en saisissent ?

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Tout commence avec la main… Aristote n’en disconviendra pas ! C’est elle qui rend possible la fabrication d’outils la complétant ou la renforçant.

« Ce n’est pas parce qu’il a des mains que l’homme est le plus  intelligent des êtres, mais parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains. En effet, l’être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils : or, la main semble bien être non pas  un outil, mais plusieurs. Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres. C’est donc à l’être capable d’acquérir le plus grand nombre de techniques  que la nature a donné de loin l’outil le plus utile, la main. Aussi ceux qui disent  que l’homme n’est pas bien constitué et qu’il est le moins bien partagé des animaux (parce que dit-on, il est sans chaussures, il est nu et n’a pas d’armes pour combattre) sont dans l’erreur. Car les autres animaux n’ont chacun qu’un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de le changer pour un autre, mais ils sont forcés, pour ainsi dire, de garder leurs chaussures pour dormir  et pour faire n’importe quoi d’autre, et ne doivent jamais déposer l’armure qu’ils ont autour de leur corps ni changer l’arme qu’ils ont reçue en partage. L’homme au contraire, possède de nombreux moyens de défense, et il lui est toujours loisible d’en changer et même d’avoir l’arme qu’il veut quand il veut. Car la main devient griffe, serre, corne ou lance ou épée ou toute autre arme ou outil. Elle peut être tout cela, parce qu’elle est capable de tout saisir et de tout tenir. » Aristote, Les parties des animaux

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La amateur de philo et d’art se préparent !

Et la technique se développe et l’homme se rend « maître et possesseur de la nature » comme le suggérait Descartes. L’homme façonne le monde à son image et par là se transforme lui-même… mais toutes ses activités ne visent pas l’utile. Quelque chose en lui, une sensibilité sans être sensiblerie, le pousse à être attentif à la beauté du monde et à tenter de la produire !

« Remarquons que l’artiste a toujours passé pour un « idéaliste ». On entend par là qu’il est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C’est, au sens propre du mot, un « distrait ». Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses ? On ne le comprendrait pas, si la vision que nous avons ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes n’était une vision que notre attachement à la réalité, notre besoin de vivre et d’agir, nous a amenés à rétrécir et à vider. De fait, il serait aisé de montrer que plus nous sommes préoccupés de vivre, moins nous sommes enclins à contempler, et que les nécessités de l’action tendent à limiter le champ de la vision. (…) Mais, de loin en loin, par un accident heureux, des hommes surgissent dont les sens ou la conscience sont moins adhérents à la vie. La nature a oublié d’attacher leur faculté de percevoir à leur faculté d’agir. Quand ils regardent une chose, ils la voient pour elle, et non plus pour eux. Ils ne perçoivent plus simplement en vue d’agir ; ils perçoivent pour percevoir, – pour rien, pour le plaisir. Par un certain côté d’eux-mêmes, soit par leur conscience, soit par un de leurs sens, ils naissent détachés ; et selon que ce détachement est celui de tel ou tel sens, ou de la conscience, ils sont peintres, sculpteurs, musiciens ou poètes. C’est donc bien une vision plus directe de la réalité que nous trouvons dans les différents arts ; et c’est parce que l’artiste songe moins à utiliser sa perception qu’il perçoit un plus grand nombre de choses. » Bergson, La pensée et le mouvant

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Quelques projets de Dario sortis des imprimantes circulent…

L’art est inutile et pourtant il est liberté et pensée. Il serait même ce qui révèle la « vérité d’une époque » !

« En prétendant que l’imitation (de la nature) constitue le but de l’art, que l’art consiste par conséquent dans une fidèle imitation de ce qui existe déjà, on met en somme le souvenir à la base de la production artistique. C’est priver l’art de la liberté, de son pouvoir d’exprimer le beau. L’homme peut certes avoir intérêt à produire des apparences comme la nature produit ses formes. Mais il ne peut s’agir que d’un intérêt purement subjectif, l’homme voulant montrer son adresse et son habilité, sans se soucier de la valeur objective de ce qu’il a l’intention de produire. Or, un produit tire sa valeur de son contenu, dans la mesure où celui-ci participe de l’esprit. Tant qu’il imite, l’homme ne dépasse pas les limites du naturel, alors que le contenu doit être de nature spirituelle […]. Si l’on veut assigner à l’art un but final, ce ne peut être que celui de révéler la vérité, de présenter d’une façon concrète et figurée ce qui s’agit dans l’âme humaine. » Hegel, Esthétique

Quand l’art est devenu critique, cynique et forme de résistance au début du siècle dernier, il s’est emparé des objets techniques pour en faire des œuvres, et aujourd’hui il s’empare des techniques comme mode d’expression.

Pourquoi l’impression 3D aurait-elle échappé à la règle ? Les artistes s’en saisissent aussi ! La question qui semble à nouveau frais se poser : est-ce encore de l’art ?… Dario Santacroce, artiste plasticien, sculpteur, ne se la pose pas quant à lui. L’impression 3D est un mode d’expression comme un autre. Le problème n’est pas là ! Il recherche la forme parfaite… la perfection dans la forme… La 3D permet d’approcher davantage de cette perfection !

Objection du public : « Mais la perfection n’est pas humaine ! »

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Laurence Manesse Cesarini et Dario Santacroce devant l’oeuvre de ce dernier sortie d’une imprimante 3D

Aristote (384-322 avant J.-C.), philosophe grec, disciple de Platon à l’Académie, il est l’un des penseurs les plus influents que le monde ait connu. Chez Aristote, la philosophie est comprise dans un sens plus large qu’aujourd’hui. Elle est à la fois recherche du savoir pour lui-même, contemplation et science des sciences.

Hegel, né le 27 août 1771 à Stuttgart il meurt le 14 novembre 1831 à Berlin. Philosophe allemand, il enseigne la philosophie sous la forme d’un système de tous les savoirs.

Henri Bergson, né le 18 octobre 1859 à Paris où il meurt le 4 janvier 1941. Philosophe français, prix Nobel de littérature en 1927, son œuvre, entrée dans le domaine public le 1er janvier 2012, est étudiée dans différentes disciplines : cinéma, littérature, philosophie, neuro-psychologie… il était déjà trans disciplinaire !

Les photographies sont de Janine Mignot – Remerciement à Sophie Lamit pour son accueil dans l’espace atelier de l’Escapade à Larchant.

Amour et Amitié

 

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La proposition était de faire la distinction entre amour et amitié… ce qui fonde leur différence puisque différence il y a en effet.

Trois points ont été retenus :

L’amitié n’est pas exclusive à l’inverse de l’amour entre deux personnes. Je n’exigerai pas de mon ami que je sois son seul ami !

L’amitié est nécessairement réciproque à l’inverse de l’amour. Je peux bien être fou amoureux de quelqu’un ou quelqu’une sans recevoir la pareille !

L’amitié est étrangère à toute attirance érotique à l’inverse de l’amour qui ne saurait s’en passer !

Absence d’érotisme, absence de jalousie, une réciprocité parfaite du sentiment, voici la définition idéale de l’amitié !

Parole de femme – Hannah Arendt – Regard sur l’art

A la Bibliothèque de Nemours samedi 14 mars à 10h30 nous nous sommes retrouvés pour découvrir, ou se souvenir, du regard qu’Hannah Arendt porte sur l’art, ou plutôt pour comprendre comment elle établit un lien fort entre art et politique. Ce lien est analysé dans son article « La crise de la culture » publié en 1968.

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Une biographie très complète d’Hannah Arendt est consultable en ligne sur le site du CNAM à l’adresse suivante :

http://www.cnam.fr/lipsor/dso/articles/fiche/arendt.html

Nous avons donc prélevé dans les propositions d’Hannah Arendt ce qui renvoyait très précisément au rapport art et politique. Nous vous en proposons un bref résumé…

Il est d’abord une distinction très classique à faire entre un objet d’usage et un objet d’art. En effet si l’objet d’usage répond à un besoin, l’art et ses objets témoignent du passé, en ce sens ils sont immortels, intemporels aussi. L’objet d’usage sera consommé, l’oeuvre d’art sera contemplée et traversera les temps.

Dans un numéro spécial de LA RECHERCHE sous le titre « La naissance de l’art », on peut lire parmi les propos de Pierre Soulage, recueillis par Anita Rudman, un certain nombre de réflexions qui peuvent illustrer les propositions d’Hannah Arendt.

« (L’art) c’est rendre présente une façon de sentir, d’être. Rendre présent un rapport aux autres et au monde. L’œuvre renouvelle le regard, le change et nous change, et à travers les époques exerce un pouvoir sur celui qui regarde. (…) L’art révèle notre rapport au monde et aux autres. » L’art révèle la vérité d’une époque en nous la rendant sensible.

Contemplation donc, un autre rapport au monde, à soi et aux autres. Mais encore l’art est hors du temps, immortel dit Arendt. Pierre Soulage :

« Parler d’une origine de l’art, c’est figer l’idée même d’art. C’est lui fixer un but idéal qu’il aurait atteint par la suite. … on est en droit d’affirmer que depuis qu’elle existe la peinture a sans cesse été inventée et qu’elle est toujours à réinventer. » et encore, de manière plus évidente : « Il n’y a jamais eu de progrès en art. »

Arendt affirme que la beauté transcende tout besoin, elle est au delà de tout besoin ou n’a rien à faire avec la satisfaction d’un besoin… et elle dure à travers les siècles. Ainsi les œuvres d’art sont les plus mondaines des choses par leur présence qui demeure, elles sont les plus présentes au monde puisqu’elles ne disparaissent pas, nous ne les « consommons » pas, nous ne les faisons pas « disparaître ». Soulage encore rejoint Arendt.

 « Mais en présence de ces peintures (peintures rupestres), ce qui m’anime est différent de la recherche de mes amis préhistoriens. Je ne me sens ni historien, ni ethnologue, ni anthropologue. Ce qui m’émeut, m’anime, et va loin en moi, c’est ce sur quoi repose la force de cette présence. Au-delà de la représentation, ce que j’interroge et qui m’atteint directement ce sont les qualités concrètes de la trace, de la forme, de la tache, des contrastes, de la vibration et de la modulation de la couleur, souvent du noir. De l’organisation de tous ces éléments picturaux et de leur rapport avec la surface de la paroi naissent le rythme, l’espace, la fascination liée à la présence de cette peinture. C’est ainsi qu’elle m’atteint, indépendamment de l’époque de sa création. » « Si une œuvre m’atteint, c’est qu’elle est capable de recevoir ce que j’y investis de moi-même, de générer en moi une dynamique, celle que génère toute véritable émotion artistique ». On sent bien ici un pouvoir de partage qui traverse les âges !

Le propos du jour portait surtout sur le rapport entre art et politique qui repose sur trois points :

– L’art a besoin d’être exposé pour exister, il lui faut donc un espace public d’exposition. Nous entrons déjà dans l’idée d’une mise en commun, donc du collectif, du politique.

– L’art est immortel, intemporel, toute société humaine s’y retrouve… il est la seule manifestation ou « production » humaine que nous pouvons partager au délà du temps et de l’espace qui sépare les hommes. Là encore Pierre Soulage acquiesce quand il ajoute, parlant toujours des peintures rupestres « Je crois que cet homme me ressemble étonnamment, ou plutôt je lui ressemble. » S’exprime ici le sentiment d’être un homme, plutôt la conscience d’être membre de la même espèce humaine. Plus loin il ajoute : « Bien sûr, il pense et sent d’autres choses que moi mais je reconnais dans cette peinture quelque chose qui m’est proche, présent, fraternel, comme si, malgré nos différences, nous étions incroyablement voisins ».

– Pour reprendre Arendt, le troisième point qui installe définitivement l’art dans le domaine du politique renvoie au jugement de goût de la troisième critique d’Emmanuel Kant, La critique de la faculté de juger. Le jugement de goût est effectivement une activité politique. Pour comprendre cette idée il faut envisager le fait que nous avons différentes manières d’être au monde, différentes manières d’être un sujet : je peux être un sujet connaissant, en ce cas le monde m’intéresse en tant qu’il peut satisfaire mes besoins et plus. C’est par la connaissance que je pourrai utiliser le monde au mieux pour cette satisfaction. Je peux aussi être un sujet agissant, il s’agira pour moi de faire des choix libres dont je déterminerai la valeur morale grâce à ma raison. Je peux aussi être un sujet esthétique, et c’est de celui-ci qu’il s’agit ici, c’est alors que je jugerai de la beauté d’un objet. Kant analyse le jugement portant sur le beau en quatre moments : Le jugement de goût est subjectif et désintéressé (l’objet de m’intéresse pas, il n’est que l’occasion d’un sentiment), le jugement de goût est universel et sans concept (chacun peut être touché par une oeuvre sans aucun besoin de nommer l’objet), c’est un jugement dont la finalité est sans fin (le seul but dans mon rapport à l’oeuvre est de maintenir mon état de contemplation, source de plaisir), et enfin le jugement de goût revêt une nécessité conditionnée au sens commun comme puissance de partage, c’est le lieu précisément du politique. Je suppose en effet que chacun partagera mon sentiment, mon jugement. Evidemment Kant sur ce point aura été largement contesté. Il renvoie pourtant à une faculté que tout homme porte en lui et que nous pouvons ainsi mettre en partage, la faculté d’être touché par un objet, par une oeuvre. Arendt ajoute que c’est le lieu où il m’est possible de véritablement me mettre et penser à la place de (ou comme) tout autre…

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On pourrait presque conclure avec cette phrase de Pierre Soulage : « Si l’espace, le rythme, le souffle de certaines œuvres nous touchent, génèrent une dynamique, c’est en dehors des significations que ces peintures pouvaient avoir à l’époque. (…) Et le souffle, c’est un signe de vie … Sur le plan de la pratique de la peinture, que le souffle ait été dès l’origine un des outils de base pour projeter sur la paroi des pigments de couleur, dans tous les pays, à toutes les époques, ce n’est pas indifférent et cela a, je crois, un sens profond. »

Après ces propositions la discussion s’est engagée et fut fort intéressante, nous emportant vers divers horizons et questionnements dont nous retiendrons celui-ci, proposé par l’un des participants :

L’enfant ne serait-il pas le sujet esthétique par excellence puisque seul véritablement capable de désintéressement ?

Très jolie question…. pourra-t-elle trouver une réponse !

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Nous étions accompagnés pour cette séance de deux photographies de Janine Mignot, notre fidèle photographe.

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D’une petite sculpture de Fabrice Dal’Secco

Fiche maternite

Et d’un tableau de Claude Manesse